DÉFINITIONS.
► Territoire (n.m.) : • Étymologie :→
LAROUSSE, Dictionnaire étymologique et historique du français (2000) :
du latin
terratorium, de
terra : terre.
• Définitions :→
Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales :
1278 : « étendue de pays formant une circonscription politique. »
→ QUILLET, Dictionnaire Encyclopédique (1949) :
« Étendue de terre qui dépend d'un État, d'une seigneurie, d'une province, d'une juridiction, etc... »
→
LAROUSSE, Le petit LAROUSSE illustré (2009) :
« - Étendue de terre dépendant d'un État, d'une ville, d'une juridiction, etc.
- Espace délimité par un animal ou une famille d'animaux, considéré comme habitat privilégié et défendu contre l'intrusion de congénères. »
« Espace délimité par un individu, ou un groupe d'individus, considéré comme habitat privilégié et dont il se réserve l'usage. »
Ce terme imprécis recouvre de nombreuses notions selon que l'on considère des animaux ou des États-nations, mais il garde une constante : il suppose une étroite relation entre des êtres vivants, et plus particulièrement des sociétés, et un espace plus ou moins vaste, aux limites plus ou moins définies.
→ En premier lieu, c'est par l'appropriation des ressources qu'une société paléolithique constitue en territoire l'espace qu'elle occupe.
Pour les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur, nomades par définition, la notion de territoire inclue une idée de mobilité, de déplacements.► Déplacement (n.m.) :• Étymologie :— de l'ancien français
desplacer —
• Définitions : « Action de se déplacer, d'aller d'un lieu à un autre. »
• Au Paléolithique, ces déplacements sont autant d'occasions d'
entrer en contact avec d'autres groupes et de réaliser des échanges avec ces groupes.
On peut distinguer deux types de déplacements :→ les déplacements logistiques, qui concernent les mouvements d'un individu ou d'un petit groupe d'individus dans un but précis (chasse, recherche de matières première), avec retour au camp résidentiel.
→
les déplacements résidentiels : le groupe entier se déplace d'un campement à un autre.
En premier lieu, les déplacements sont fonction des ressources, alimentaires ou de matières premières. Là encore, on peut distinguer deux types de comportements :
→ déplacements à l'endroit où se trouve la nourriture : la zone exploitée à partir du camp résidentiel est restreinte, et dès que les ressources commencent à s'appauvrir, le groupe entier va s'installer dans une autre zone, donc les mouvements résidentiels sont très fréquents ;
→ installation du camp résidentiel à un endroit clef qui n'est pas forcément à proximité immédiate des lieux d'approvisionnement : par la mise en œuvre de mouvements logistiques, le territoire exploité à partir du camp de base est très étendu, et il en résulte des mouvements résidentiels plus rares, voire uniquement saisonniers.
Néanmoins,
les indices de déplacements des hommes au Paléolithique supérieur
sont ténus et souvent ambigus, en raison du caractère parcellaire de la documentation archéologique, qui se résume à l'étude des sites d'habitat.
Ces témoins de déplacement peuvent être classés en deux grandes catégories :
→ les témoins géographiques : ceux dont le lieu d'origine est connu ;
→
les témoins de temps : ceux qui fournissent des informations d'ordre chronologique par rapport à l'occupation du site.
Bilan :
Un territoire paléolithique est "un espace où s'inscrit le cycle spatio-temporel d'un groupe de chasseurs-cueilleurs, notamment à travers ses mouvements et l'exploitation des ressources qu'il contient"
(Demars, La structuration de l'espace chez les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur dans le Nord de l'Aquitaine, 2001).
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