~ QUELQUES PARCELLES DE PALÉOLITHIQUE ~

Le Solutréen : une culture de chasseurs paléolithiques du dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans.

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    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS.

    Danelle
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    Message par Danelle Ven 2 Oct - 8:16

    CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS.







    Danielle Stordeur a proposé une classification des objets en os en fonction du "degré de transformation imposée à la matière première" (Stordeur, Bulletin de la Société Préhistorique Française, 1978, 20-23). Cette classification s'applique également aux objets en bois de renne, en ivoire...


    Le premier degré de cette classification repose sur le choix fait par l'homme,

      → ou bien de "sculpter l'os" pour lui donner la forme voulue (classification A),


      → ou bien d'en détacher des éléments et de "sculpter l'un d'eux" (classification B).




    Le deuxième critère est l'importance du débitage, que Stordeur définit comme "toute technique qui permet, soit par sciage, soit par percussion, soit même par polissage, d'obtenir une forme générale".

    Les objets utilisés tels quels, sans que l'homme n'ait apporté aucune modification appartiennent à la classe 0 ; puis, selon le nombre d'opérations de débitage effectuées, on parlera de classe 1, de classe 2, de classe 3, et pour les objets ayant subi quatre opérations ou plus, de classe 4.



    • Enfin, certains aménagements peuvent être apportés aux objets à n'importe quel stade de transformation sans les modifier vraiment :
    il s'agit des perforations ou des décorations.


    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Classi10



    ► On peut classer ainsi les objets en os découverts par les différents fouilleurs dans les sites solutréens charentais.

    Dans le tableau suivant, seuls les objets outils seront détaillés : tous les objets de parure ou d'ornement seront décrits dans la partie 4.
    D'autre part, l'usage d'un certain nombre d'objets en os ou en bois de renne destinés à la chasse a déjà été développé dans la partie 2.


     
    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Objets10




    Classe 0.


    Cette classe concerne tous les objets en os utilisés entiers, ainsi que les dents percées et les phalanges perforées.



    Exemple : le lissoir sur côte entière du Placard (cf planche Outillage osseux solutréen, dessin n°1, à la fin de ce post).
    Ce lissoir est une côte dont les deux extrémités portent les traces d'un lustrage d'usage : "l'outil parait avoir été utilisé dans toutes ses parties" (Chauvet, 1910). Cet outil semble avoir été destiné au travail des peaux.




    Classe 1.



    Une seule opération a été réalisée sur l'os d'origine, une opération de débitage souvent involontaire ; puis l'os ou l'esquille a été choisi et utilisé tel quel.



    A ) Les objets sur un os.

    Seulement une partie de l'os a été supprimée. Ce sont par exemple les "os compresseurs" ou "os impressionnés" (de Beaune, 1997). Ces os sont utilisés "en enclume ou en percuteur" afin de "raviver le fil des outils éméchés", aussi bien les outils en pierre que les outils en bois végétal (ibid.).
     
    B) Les objets sur produit de débitage.

    Les produits de débitage peuvent être utilisés bruts, sans aucune tentative de remodelage. Les esquilles osseuses peuvent par exemple être utilisées comme poinçon. Le poinçon est un "outil en os présentant une extrémité en pointe opposé à une zone de préhension" (Leroi-Gourhan, 1988). Ces poinçons étaient peut-être utilisés en tant qu'alênes.
     
    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Sans_t22





    Classe 2.



    Ces objets ont été soumis à une nouvelle opération par rapport à ceux de la classe précédente.



    A ) Les objets façonnés sur un os.

    Les os ont en fait été soumis à deux opérations : une opération de débitage, puis une opération de façonnage.

    Exemple : un étui ou tube en os d'oiseau découvert sur le site des Vachons.
    Averbouh (1993) décrit ces tubes comme "des objets creux, de forme en général allongée, ouverts à au moins une extrémité, de section constante, le plus souvent sub-circulaire, et de volume à peu près cylindrique".
    Fabriqués le plus souvent en os d'oiseau (ulna, radius, humérus), la fonction de ces tubes est sujette à discussion. Certains y voient un instrument de musique (ou fonction proche) : il s'agirait d’éléments dissociés de flûte (Piette, 1876), ou d'appeaux (Piette, 1907 ; Allain, 1986). D'autres estiment que ces tubes avaient un rôle de contenant : tubes à aiguilles (Breuil, 1906 ; Leroi-Gourhan, 1965), flacons pour colorants, l'ocre en particulier (Roroy, 1978), ou simple étui (Prost, 1973, in Averbouh, 1993).
     
    B ) Les objets sur produit de débitage.

    Les esquilles obtenues par débitage peuvent subir une opération de façonnage à leur extrémité pour améliorer l'efficacité de l'outil.





    Classe 3.



    Les objets de cette classe n'ont pas été façonnés uniquement au niveau de leur partie active.




    A ) Les objets façonnés sur un os.

    Exemples :

    → Les bâtons percés du Placard : l'un d'entre eux est décoré d'encoches.

    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Baton-12
     Bâton percé du Placard, Chauvet, 1910.


    → le "manche courbe" découvert par Henri-Martin en 1928 au Roc-de-Sers. Décrit par Buissonie et Peltier comme "un objet récepteur, en bois de cervidé, à profil longitudinal courbe, pourvu d'une dépression longitudinale distale, située dans l'axe d'allongement de l'objet" (Buisson et al., 1993). Le manche du Roc-de-Sers est "probablement issu d'un andouiller", la dépression aurait été "aménagée par enlèvement d'esquilles et par raclages successifs" (ibid.).
    → des "os encochés" ont été retrouvés dans la plupart des sites solutréens charentais (cf planche Outillage osseux solutréen, dessin n°5). L'utilisation que les solutréens faisaient de ces os est inconnue ; certains ont évoqué une méthode de comptage, d'autres une technique de magie, ou encore des "marques mnémotechniques" (Chauvet, 1910).
       
    B ) Les objets sur produit de débitage.

    Les esquilles peuvent avoir été travaillées dans leur partie moyenne pour obtenir des poinçons plus élaborés.



    Classe 4.



    Les objets ont subi des modifications de forme dans toutes leurs parties. Il devient parfois difficile de déterminer si l'objet a été façonné sur un os ou sur un produit de débitage.



    Exemples :

    → Les sagaies et les propulseurs (déjà détaillés dans la partie 2,  L'animal : source alimentaire. LA CHASSE. Techniques de chasse : les armes utilisées. ).

    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. 322px-12
    Sagaie à pointe biseautée du Placard, Manuel d'Archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine, J. Déchelette.


    → Les aiguilles à chas que les solutréens sont les premiers à fabriquer.

    Plusieurs aiguilles intactes ont été retrouvées dans les niveaux solutréens du Placard, dont une sur laquelle se voient encore des traces de réparation de la pointe ("des facettes de raclage sont encore visibles", Stordeur-Yedid, in Piel-Desruisseaux, 1986).
                           
    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Aiguil10
                   
    Aiguilles Solutréennes du Placard (Stordeur-Yedid, in Piel-Desruisseaux, 1986),
    dont certaines sont cassées.



     
    Dans l'abri André Ragout, L. Balout a retrouvé une aiguille "malheureusement brisée à l'extrémité" (Balout, 1958) :

    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Aiguil11


    →  Les "épingles du Placard à partie proximale crantée" (cf planche Outillage osseux solutréen, dessin n°4) : retrouvées exclusivement dans le site qui leur a donné son nom, ce sont des "objets en os, entièrement façonnés, pointus à l'extrémité distale, et dont la partie proximale est formée d'une tête légèrement élargie et crantée" (Bidart, Mons, 1991). Le plus souvent courbes et rarement rectilignes, elles semblent toutes avoir été façonnées sur des côtes ; les crans ont été aménagés par sciage.
    La seule hypothèse formulée sur leur utilisation est celle de D. Stordeur en 1979 : "la partie proximale possède une ou plusieurs rainures circulaires dont la fonction devait être de recevoir un fil enroulé à leur niveau" (in Bidart, Mons, 1991). Il s'agirait donc d'aiguilles à cannelures proches des "aiguilles à encoches" décrites par Leroi-Gourhan (1992a).
    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Epingl10


    3.1.2. CLASSIFICATION DES OBJETS AINSI OBTENUS. Sans_t23






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    Message par Danelle Mar 5 Avr - 13:32











    À suivre : Os et musique.

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