Remarques sur la validité des reconstitutions proposées.
Bordes s'interroge sur la validité des différentes reconstitutions d'habitats paléolithiques.
Il définit le sol d'habitat comme une "surface reconnaissable sur laquelle a vécu l'homme paléolithique pendant un laps de temps suffisamment court pour qu'on puisse espérer déduire de la position des vestiges quelque chose au sujet de ses activités. Il est évident que plus longtemps l'homme aura vécu sur cette surface, plus les chances que ses zones d'activités se soient déplacées sont grandes, et donc moins on a de chance de pouvoir reconstruire ces activités à partir de la localisation des vestiges qu'il a laissés. Et cependant, il faut que ces vestiges soient assez nombreux pour être significatifs" (F. Bordes, 1976).
Aussi faut-il garder à l'esprit que toutes les reconstitutions d'habitats paléolithiques, bien que basées sur les traces archéologiques et les comparaisons ethnographiques, laissent libre champs à l'imagination des archéologues en ce qui concerne l'organisation du campement ou l'aménagement de la tente.
Lors des fouilles archéologiques, les traces retrouvées sur les sites d'habitat sont des restes de foyers, des vestiges osseux, des pierres plus ou moins agencées, des traces de pavage ou encore des trous de poteaux... Ces différents témoins permettent "d'obtenir une image relativement nette de l'organisation topographique de l'ensemble considéré. Cette image demeure malgré tout incomplète et son interprétation est difficile" (Leroi-Gourhan, 1983).
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