Intérêt de la variabilité des silex pour l'archéologie.
Du fait des conditions particulières de sa formation, le silex présente des variations morphologiques importantes.
► Diverses méthodes sont utilisées pour déterminer les origines du silex : → Certaines sont très élaborées, comme l'analyse des éléments traces par activation neutronique (Luedtke, 1978, 1979).
→ L'étude des micro-fossiles présente une réelle efficacité quand ceux-ci sont conservés.
→ La simple identification du silex à l'aide de critères visuels (couleur, inclusions,...) reste la méthode la plus usitée et la plus efficace : celle-ci est en effet facile à mettre en œuvre et non destructrice de l'échantillon, ce qui est essentiel en archéologie.
Quelques aspects possibles du silex :
Il est ainsi possible d'établir des cartes de répartition des principales formations de silex.
C'est par exemple le cas pour le sud de la France :
Une carte et une base de données pour les formations à silex du sud de la France : un outil pour la pétroarchéologie (article :
PALEO Revue d'Archéologie Préhistorique n°24, 2013).
► Cette variabilité importante des silex est intéressante pour les archéologues car elle permet de connaitre l'origine géographique d'un silex : comme on va le voir dans les exemples à suivre, cette connaissance des types de silex permet de "percevoir des circulations de ce matériau sur plusieurs centaines de kilomètres" (Demars, La structuration de l'espace chez les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur, 2001).
D'une façon générale, on peut dire que dans la grande majorité des sites d'habitat, on retrouve à la fois des silex issus de gîtes locaux, et (en moins grande quantité) des silex provenant de gîtes plus éloignés.
Ainsi, on peut considérer qu'
il existe dans chaque industrie paléolithique deux grandes catégories de matière première lithique en fonction de l'éloignement de la source :
→ les silex locaux, qui proviennent de gîtes situés au maximum à une dizaine de kilomètres du site d'habitat, c'est à dire à moins d'une journée aller-retour de l'habitat. "Dans ce cas, l'investissement en temps et en énergie dans l'approvisionnement en matière première est relativement minime puisqu'il ne nécessite pas l'installation d'un camp de terrain" (Demars, 1998). On constate alors que la quasi-totalité des opération de taille se sont sur le site d'habitat : les matériaux sont introduits sous forme brute ou faiblement dégrossie. D'autre part, ces silex peuvent être de qualité médiocre.
→ les silex allochtones, qui proviennent de gîtes relativement éloignés, au delà d'une vingtaine de kilomètres, voire plus de 80 km. Contrairement aux silex locaux, ceux-ci sont transportés plutôt sous forme déjà élaborée, et ce sont souvent de belles pièces, exclusivement en matériaux de très bonne qualité.
► Les modes de transport de la matière première lithique.
L'étude des vestiges lithiques montre que suivant le type de silex et la proximité plus ou moins grandes da sa source, les différentes étapes de la taille n'ont pas toujours été effectuées sur le site :
• on peut rencontrer des ateliers de taille près des gîtes de matières premières, mais on ne retrouve alors principalement que les vestiges des premiers stades de la taille des silex ;
• au contraire, dans les habitats éloignés de la source des silex, on ne retrouve que des vestiges correspondant aux dernières étapes du débitage, voire uniquement les produits finis.
"En conséquence, on peut conclure que les silex allochtones ont été introduits dans le site généralement sous forme de produits élaborés (lame, outil). De ce fait, la fréquence des silex locaux est plus élevée dans le débitage que dans l'outillage ; ce rapport s'inverse pour les silex allochtones" (Demars, 1998).
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