LES STRATÉGIES DE CHASSE.
- chasse d'approche / chasse à l'affût,
- rabattage du gibier,
- enfumage,
- pièges.
Dernière édition par Danelle le Dim 27 Sep - 19:50, édité 7 fois
Le Solutréen : une culture de chasseurs paléolithiques du dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans.
Bien que les données archéologiques soient insuffisantes pour confirmer ou infirmer les différentes hypothèses, de nombreuses techniques étaient à la portée des hommes du Solutréen et peuvent être envisagées. Toutes supposent que les solutréens avaient une bonne connaissance du terrain, ainsi que du comportement et des habitudes du gibier.
Il faut noter ici que le gisement de Solutré évoque immanquablement ce type de chasse. Ce gisement se trouve au pied d'un escarpement calcaire, et a révélé les restes de plus de deux mille chevaux et les restes de plusieurs campements du Paléolithique supérieur.Néanmoins, l'hypothèse selon laquelle les hommes paléolithiques rabattaient les chevaux vers le sommet pour les pousser à se précipiter dans le vide n'est qu'une fiction. Cette théorie de la "chasse à l'abîme" apparaît d'ailleurs pour la première fois dans un roman d'Adrien Arcelin. Publié en 1872 sous le pseudonyme anagramme "Adrien Cranile", ce roman (Solutré ou les chasseurs de rennes de la France centrale) est le premier « roman préhistorique ».
Jean Combier (Les origines de la civilisation dans les steppes de l'Europe orientale, in Perrot et Pitavy, L'Homme et la Steppe, 1999) a démontré l'incohérence de cette hypothèse, en particulier par l'éloignement trop important des ossements du pied de la falaise. Le grand nombre d'ossements s'explique par la très longue occupation de ce site de chasse stratégique, lieu de passage obligé des troupeaux de chevaux, de rennes et de bovidés lors de leurs migrations de printemps et d'automne, moment où la vallée devait être inondée, sur lequel quatre cultures paléolithiques se sont succédé durant plus de 25.000 ans.
Le tableau de chasse des solutréens comprend différentes espèces aux modes de vie, aux réactions face à une attaque, et aux rythmes de vie variés ;
de ce fait, le chasseur doit adapter à chaque proie :
• son mode de chasse,
• le lieu choisi pour la capture,
• le moment de la journée.
► En effet, le tableau de chasse des solutréens comportait aussi bien des animaux vivant seuls (comme le chevreuil ou le cerf) que des animaux vivant en troupeaux (comme le cheval et le renne).
► En fonction de la plus ou moins grande agressivité du gibier, le rabattage de troupeaux entiers était facile ou non : par exemple, dans le cas des aurochs, il était plus judicieux de tenter d'isoler un animal du groupe pour l'abattre, ou de mettre en place des pièges sur le passage d'un troupeau.
► D'autre part, les armes de jet, qu'il s'agisse des propulseurs ou des arcs, suppose d'effectuer les tirs à une distance de 15 à 25 mètres environ. Or, à cette distance, l'animal perçoit le geste de décoche, et compte tenu de la vitesse des flèches ou des javelines, il peut alors les éviter : ce comportement, appelé "jumping the string", est caractéristique des daims et des lapins.
La chasse au petit gibier, qui pouvait être "pratiquée par les enfants ou les adolescents, comme cela est fréquent chez les peuples chasseurs", devait constituer un apport alimentaire non négligeable" (de Beaune, 1995).
Aussi, "les chercheurs suggèrent l'existence de deux stratégies :► une stratégie lourde et collective de chasse, peut-être périodique, aux animaux grégaires (rennes, chevaux),► et une chasse de type opportuniste plus individuelle concernant les petits animaux ou les mammifères non grégaires"
(Mohen, Taborin, 1998).
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