LES DIFFÉRENTS TYPES D'AIGUILLES PALÉOLITHIQUES.

LES DIFFÉRENTS TYPES D'AIGUILLES PALÉOLITHIQUES.

AIGUILLE : outil répondant à la double fonction de percer l'épaisseur d'une peau et de la traverser en entrainant avec lui un lien qui lui était préalablement fixé.

(Stordeur-Yedid, 1979)

 

On peut regrouper les différents types d'aiguilles paléolithiques en trois grandes catégories selon le type de rétention du fil :

► les aiguilles à enfilage transversal : le fil est enfilé dans un trou transversal ;

► les aiguilles à enfilage longitudinal : le fil est enfilé dans un canal longitudinal ;

► les aiguilles à enroulement : le fil est enroulé dans des encoches ou des cannelures circulaires.
 

Définition proposée par J. M. de Barandiaran (1950, Bolinkoba y otros yacimientos paleliticos en la Sierre de Amboto (Vizcaya), in Cuadernas de Historia primitiva, 5, n°2, pp 72-112) :

                               

"Objet en os, de section fine et très élancée, avec une pointe aiguë et une perforation en général biconique située à une extrémité que nous considèrerons comme la tête".

"L'enfilage doit être renouvelé à chaque point, ce qui revient à dire que le fil n'est pas préalablement fixé et empêche donc de nommer ces outils aiguilles" bien que leur morphologie soit proche de celle des aiguilles à chas (Stordeur-Yedid, 1979).

Les aiguilles à encoche "comportent proximalement deux encoches symétriques qui peuvent éventuellement retenir un fil à leur niveau" ; la forme des aiguilles à tête est "exactement celle de l'épingle, avec sa tête globuleuse et sa pointe" (Stordeur-Yedid, 1979).

Cependant, l'utilisation de telles aiguilles n'est pas évidente : "le passage de l'extrémité proximale à travers le trou percé dans la paroi devait être difficile" (Stordeur-Yedid, 1979). "On peut donc dire que [ces objets] ont pu servir d'aiguilles mais que leur adaptation à cette fonction, bien que possible, est loin d'être parfaite" (ibid.).

Cependant, "la plupart des auteurs considère ces objets comme des épingles ou des poinçons à l'extrémité proximale décorée" (Stordeur-Yedid, 1979).

Compte-tenu de la moins bonne adaptation des autres types d'aiguilles que l'aiguille à chas à une utilisation pour la couture, on pourrait envisager une évolution dans le temps, avec une amélioration progressive de l'objet jusqu'à la forme finale d'aiguille à chas.

Cependant, "l'aiguille à chas est la plus anciennement attestée" (Leroi-Gourhan, 1943).
En étudiant la datation des différents types d'aiguilles, D. Stordeur-Yedid note que "quelque soit la période [...], et quelle que soit la région, l'aiguille à chas est plus ancienne que les autres types d'aiguilles ou contemporaine. On ne peut donc dire que l'invention de l'aiguille à chas a été précédée par celle d'objets moins bien adaptés (mais tout aussi complexes dans leur conception) ce qui confirme le peu de crédit [qu'il faut accorder] aux pointes à encoches, à cannelures ou à tête interprétées comme étant des aiguilles" (Stordeur-Yedid, 1979).